Je pensais que cette existence allait durer longtemps encore, mais Jean Chastel décida de la bouleverser. La meute des Carpates avait pris beaucoup de puissance et contrôlait une bonne partie de l'Est de l'Europe. Mon frère était un loup puissant et respecté qui commençait à se faire connaître, sûrement trop aux yeux de la Bête. Il l'élimina, comme tant d'autres, pour être certain qu'il ne prenne pas la tête de l'Europe.
Je criais vengeance, mais les miens refusèrent de se lever contre cette Bête qui n'était même pas le Marrok. La dispute fut violente, car je ne comptais pas laisser ce crime impuni. La colère m'aveuglait et je décidai de me rendre seul en France, même si on essaya de me retenir, pour défier la Bête du Gévaudan. Je n'ai jamais regretté mon geste, même si ma vie fut à rien de s'achever, ce jour fatidique. J'ai eu énormément de chance qu'il me croit mort, tout autant qu'un loup daigne m'abriter. Je ne me souvenais de rien... Seules ses cicatrices impressionantes étaient là pour me rappeler ce qu'il s'était passé. J'avais tout oublié et mon loup restait silencieux, sombre.