La Cours
Je suis venu au monde alors que les hommes prenaient de plus en plus le contrôle de leur monde avec la religion, le fer. Mais j’ignorais tous cela. Mes parents... Je ne sais pas exactement comment la délicate fae de la Cour, qu'est ma mère et un fae sylvestre qu'étais mon père, ont pu se rencontrer. Mère ne s'est jamais épanché sur cette partie du passé. Je sais juste qu'à un moment Mère a voulu regagné la Cour et elle m'a amené avec elle. Je n'ai plus entendu parlé de mon père par la suite. Peut être que le fer lui a été fatal.
Malheureusement pour Mère, mis à part ma sensibilité pour l'art j'ai surtout hérité du côté animal de mon père. Mes journées étaient constituées par des courses dans l'En Dessous, ou des courses poursuites quand j'essayais d'échapper à Mère. J'ai grandis ainsi à l’abri du monde des hommes, où le fer prenait toujours plus de place.
Les Jeux (XII-XIII)
Bientôt l'espace de jeu de mon enfance ne me suffit plus. Et la patience de Mère s’amenuisait. Elle qui avait quitté un fae sylvestre, réputé pour son coté bestiale, se retrouvait avec une fille toute aussi sauvage. Finalement je n’eus plus aucun attrait à ses yeux. Plus rien ne me retenait, je décidait d'aller découvrir ce qui se trouvait hors de la Cours.
Je me suis trouvée quelque part en Europe, en Russie. Les années qui ont suivi n'ont été que des jeux. Pour ma part, j'ai découvert la joie de courir dans les immensités enneigées et presque vide. Poursuivre les malheureux qui croisaient ma route, me repaître de leur peur. Profiter de ce pouvoir que je découvrais.
La première fois que j'ai découvert le plaisir de la chaire. C'était avec un fae que j'avais croisé en chemin, vers la Roumanie. Nous sommes restés ensemble un temps, nous découvrant dans l'En Dessous. Plus tard, nous avons repris notre vie où elle s'était arrêtée, repartant chacun de notre coté. Je ne voulais pas rester attacher à quelqu'un. Depuis, de temps en temps je m'amusais à me jouer des humains, leur apparaissant sous forme humaine. Nous profitions d'une nuit de plaisir, puis au petit jour je leur apparaissais sous ma véritable forme. Je ne les tuai pas moi même. L'odeur de la peur me suffisait. Ils mourraient souvent sous les crocs des loups qui m'accompagnait à ce moment là.
Je me souviens de mon premier sang versé. C'était un soir. Je profitais de la noirceur de la nuit pour courir sans crainte dans les bois. Les hommes étaient devenu de plus en plus dangereux, moins craintifs. Les histoires de monstres dans les bois avaient moins d'impacts. Ainsi j'étais retournée dans les confins des bois, évitant les villes. Mais il y a eu ce cri, déchirant le silence. Un sanglot. Lentement je me suis approchée. La mort était déjà passée par là. Deux hommes se tenaient debout. Un autre était sol alors que, sûrement ses enfants, se tenaient vers lui. Le plus vieux devant le plus jeune. Ce dernier devait avoir à peine une dizaine d'années. Les deux hommes semblaient débattre. Un couteau a été sorti, luisant dans la nuit. Sans hésitation j'ai bondit.
Tous a été rapide. J'ai percuté l'homme. Il s'écroulait pendant que mes mains s'accrochaient à ses épaules. Les griffes percèrent la peau. Le couteau lui avait échappé des mains. Moi, j'avais toujours mes crocs. Il ne fallu pas longtemps pour que la gorge soit arrachée, libérant le sang en un flot paresseux. Lorsque je me suis tourné vers le second homme, il ne bougeait pas. Il n'a pas eu un sort plus clément. Il s'est écroulé, la nuque brisée. Je me souviens encore des yeux terrifiés des enfants. Ignorant leur cris de peur, je les ai porté jusqu'aux environs d'un village. Je les ai laissé là. Ils se débrouilleraient.
Depuis je me faisais une joie de poursuivre des voyageurs égarés, suppliant au cours de leur courses. Je me nourrissais de la peur, du sang, et de leurs chairs. On ne faisait pas de gâchis à cette époque...
La fin de l’innocence a été quand la dernière porte vers Underhill a disparu. J'ai senti mes pouvoirs se réduire, avec sa disparition. A cet date j'ai compris que je devais prendre mes précautions, évoluer vite et bien. Il ne fallait pas se laisser ralentir par le passé. Bien vite j'ai pris apparence humaine et j'ai voyagé à travers différentes parties de l'Europe..
La Famille-La Folie-La Traque
La première fois que j'ai dû prendre le train c'était pour aller en Pologne. Les hommes faisaient de plus en plus d'inventions, facilitant leur vie de tous les jours. Alors que je m'avançais sur le quai, parmi toute cette foule, je ne pouvais quitter du regard cet énorme monstre de métal. Il était là tapi, prêt au départ. Dans la cabine, je n'osai pas bouger. Je me souviens d'avoir presque grogné en entendant le sifflet du départ, puis il y a eu ces grondements sourds. Petit à petit il s'est mis en mouvement. Paresseusement. Les grondements sont devenus un doux vrombissement. Pendant les heures qui suivirent, je ne quitta pas les paysages des yeux. Les couleurs s’emmêler les unes aux autres m'avais captivé.
J'ai passé de nombreuses vies humaines en Pologne. A l'époque j’offrais mes services pour soigner différentes maladies ou blessures, chose que j'ai appris au cours de mes années d'existences. J'allais d'un village à un autre possédant seulement ce qui tenais dans ma roulotte. C'était en 1935, j'étais arrivée un soir dans un village au fin fond de la campagne. Une foret profonde bordait les maisons. Il y avait cet homme qui travaillait le bois. Eryk. Alors que mes soins avaient été donnés, je restais au village. Mes journées étaient passées à être à son atelier, découvrir son métier et sa personne. Au fil des mois, j'ai fini par m'installer totalement avec lui et la roulotte est allée décorer l'arrière de la maison. J'ai passée de nombreuses années à ses côtés. Comme beaucoup de mes semblables je ne portais pas de grandes importances aux humains. Ils étaient mortels, nous avaient rendu faibles... Mais au fil des années j'avais appris à vivre en fondant parmi eux et je les tolérais. Mais avec Erik j'avais oublié cette vieille rancœur. Quelques années après j'ai mis au monde une fille. Sarah.
Des temps sombres approchés, la guerre. Et avec elle, la folie des hommes.
Ils sont arrivés au village dans la nuit. La première chose au j'ai entendu c'est les cris des allemands. Brutal, alors que Sarah se mettais à pleurer dans son lit. J'étais aller la chercher tandis que mon compagnon allait à la fenêtre. Ils étaient partout, les armes au poings, tirant les gens dehors. J'ai voulu aller les massacrer. Protéger ma famille. Mais Erik était déjà en train de me pousser dehors. J'ai eu beau protester. Je devais protéger notre fille. Il m'a poussé vers les bois alors que les voix se faisaient entendre plus distinctement. J'ai sursauté quand les coups de feu ont éclaté. Mais je je ne me suis pas retournée. Ma fille plaquée contre moi je courrais, reprenant ma forme normale. Personne ne devait la toucher.
Des mois que je la cherchais. Ma Sarah. On me l'avais enlevé alors qu'elle jouait parmi la foule. C'était un jour de marché. La guerre était fini. Nous avions quitté la Pologne pour la France. Sarah n'avais que sept ans. Une enfant curieuse, pleine de vie. Il y a eu cette odeur, celle de la douleur et du sang. Une sorcière. Mais c'était déjà fait. Elle n'était plus là. La sorcière l'avait prise.
Au cours des mois passés, après être revenue de nombreuses fois sur mes pas j'ai fini à être proche de mon but. Cette sorcière a utilisé de nombreux sortilèges, traversé un océan. Mais je la tiens. Sans un bruit je m'avance vers la maison, si simple, qui borde la rue. Plus je m'approche, plus la rage est là, enflammant mon sang. Je sens le sang, la douleur et la peur qui émane des lieux. Tous cela semble me coller à la peau. Il n'y a pas un bruit quand je rentre dans la maison. Juste le battement frénétique d'un cœur, du à l’excitation. Où est mon bébé? Je vois la porte de la cave ouverte. Mon corps se tend, mes babines se retroussent. Je sens Sarah. Ainsi que l'odeur salé de ses pleurs. La sorcière est dans la salle, récitant des choses. Elle ne m'as pas entendu. Grossière erreur. En un bond je suis sure elle. Je ne la tue pas proprement. Je me stoppe seulement quand sa tête est détachée de son corps, ainsi que ses membres. Ma rage calmée je me tourne vers la forme recroquevillée contre un mur. Ma Sarah. Si froide. Si immobile. Je ne sais pas exactement combien de temps j'ai bercé son corps. Quand je suis partie, je n'ai laissé derrière moi qu'une maison en proie des flammes.
Aspen Creek
Je suis resté dans cette ville. Aspen Creek. Une ville qui recèle de nombreux secrets et de créatures de mon genre. Plus rien ne me retenais, alors que je m'installe ici ou ailleurs.. Je me suis installée dans une petite maison pour y travailler en paix. Je créé des meubles ou restaure des objets en bois. Je ne me suis jamais fais remarqué jusqu'à maintenant et je compte continuer ainsi. J'ai toujours eu à me débrouiller seule, et je ne cherche pas à changer quelque chose. Mais j'ai conscience des changements qui se profilent à l'horizon. Je reste cachée et attentive aux événements. Bien sur j'ai fais connaissance avec quelques uns de mes semblables, mais pas encore les autres surnats. On verra ce que me réservera la suite.
D'autres choses à nous faire savoir ? Sur tes capacités? Sur ta vie? Sur ton environnement? Un secret peut-être que nul n'est censé connaître?
Je déteste les sorcières